Accueil Société Courrier du lecteur | Pourquoi innover et rénover en enseignement supérieur ?

Courrier du lecteur | Pourquoi innover et rénover en enseignement supérieur ?

L’enjeu est très important aujourd’hui. Consciente de ce défi, l’université doit opter pour un enseignement, une formation et une recherche scientifique de haut niveau, reconnus actuellement comme vecteurs d’efficacité économique ainsi comme condition sine qua non de développement social.

L’innovation pédagogique représente un enjeu clé dans le développement des institutions d’enseignement supérieur à travers le monde. Elle représente l’un des principaux leviers de progrès de toute institution d’enseignement. Il nous semble peu utile de poser la question : «Pourquoi innover et rénover en enseignement supérieur ?». Il importe plutôt de chercher à définir les contours de ce que sont l’innovation et la rénovation pédagogiques et scientifiques dans nos établissements d’enseignement supérieur.

Aider l’université à intégrer une grande variété de données, de contradictions, de contraintes et de changements afin qu’elle soit en mesure de gérer une rapidité, une multiplicité et une complexité qui appelleraient une exploration continue de sa capacité, de faire émerger des stratégies anticipatrices en matière d’enseignement, de recherche scientifique et d’innovation technologique et de les mettre en œuvre dans un souci de compétitivité et de concurrence à travers des projets stratégiques dans le domaine de l’eau, l’énergie, et la nourriture (Water, Food and Energy Security).

Mettre la Tunisie à l’avant-garde du savoir et des technologies nouvelles, lui faire le pari de l’intelligence, réhabiliter le sens de la rigueur, faire aimer le travail intellectuel formateur et porteur et créer l’environnement propice à la réalisation d’un important investissement collectif dans la recherche scientifique.

Au-delà de l’acquisition du savoir et du savoir-faire, l’université doit offrir une formation globale, pluridisciplinaire, rigoureuse et de qualité, encourager les initiatives personnelles, l’esprit critique, l’esprit de découverte, de conquête et de création, contribuer à rendre les mentalités favorables à l’ouverture, à la connaissance de soi et d’autrui et à la collaboration afin de développer le «savoir-être» des étudiants et leur épanouissement.

La qualification est l’attribution d’un titre, d’un diplôme ou d’un certificat. C’est une reconnaissance d’un niveau de formation ou d’expérience susceptible de satisfaire un ensemble de conditions pour accomplir une tâche, exercer un métier ou occuper un poste de travail.

Jadis considérée comme dangereuse, l’innovation, en tant que processus, est aujourd’hui vue comme une réalité souhaitée dans le domaine de la recherche scientifique. Or, depuis quelques années, la question, voire la problématique de l’innovation et la rénovation, est présente dans tous les secteurs, marchands et non marchands, des sciences dites pures comme des sciences humaines et sociales.

Dans l’acte pédagogique, les dimensions relationnelles et émotionnelles restent primordiales, mais dans cette optique, elles ne sont plus les seules conditions d’apprentissage et peuvent en être les conséquences. Le relationnel et le cognitif entrent ainsi dans un jeu incessant d’interaction : l’un influe sur l’autre, l’un rejaillit sur l’autre. Cependant, toute attitude de l’enseignant a un impact évident sur l’enseigné (je me réfère aux conférences présentées par feu Mohamed Ameur Ismail).

Pour certains, ces valeurs sont acquises, tandis que, pour d’autres, elles s’intègrent progressivement à la personne. D’une façon ou d’une autre, il y a développement.

La compétition est de plus en plus sévère et le rôle que peut jouer l’investissement dans le savoir, dans le développement économique de tous les pays, et notamment ceux en voie de développement est déterminant. C’est pourquoi on s’oriente, de plus en plus, vers la recherche en fournissant un immense effort d’innovation car rien n’est plus décisif que la culture méthodique de l’intelligence, que la conquête du savoir et son partage. On constate, d’ailleurs, que plusieurs institutions universitaires mettent en place des mécanismes pour inciter à la recherche-développement, valoriser leurs résultats, les faire reconnaître, les commercialiser et les diffuser pour s’imposer sur le marché international. A ce titre, les universités, en tant que moteur de recherche, deviennent d’importants partenaires de développement de l’économie.

Nous sommes confrontés aujourd’hui à une évolution rapide des technologies. Les universités doivent s’investir en vue d’innover et de rénover les outils d’apprentissage et de formation. L’accréditation des formations est devenue de nos jours un label nécessaire pour accéder à l’international afin d’établir des conventions et valoriser nos formations diplômantes.

Cette évolution des technologies nous pousse à analyser les objectifs à atteindre et le savoir à acquérir, à déterminer les démarches et les stratégies à mettre en œuvre, et à choisir les manières d’exploiter les résultats et de les finaliser en vue d’une conceptualisation, voire d’une généralisation.

C’est pourquoi innover et rénover l’enseignement supérieur est avant tout d’éviter la stéréotypie, des recettes restrictives et routinières pour s’adonner pleinement à un apprentissage globalement analytique et critique, à des activités dynamiques inspirées, améliorées et formatrices, et s’employer à faire progresser l’étudiant vers l’autonomie et la créativité et lui permettre de se réaliser professionnellement et socialement. Ce n’est, à notre avis, qu’à ce prix que les établissements d’enseignement supérieur pourront traverser le temps.

Samir HAMZA, universitaire

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